Une infection par la bactérie Chlamydia pneumoniae pourrait augmenter le risque de prééclampsie, selon les résultats préliminaires d’une étude américaine.
La prééclampsie partage de nombreuses caractéristiques physiologiques et des facteurs de risque avec les maladies coronariennes. Or la présence de Chlamydia pneumoniae est fréquente dans les lésions dues à l’athérosclérose, rappellent Phillip Heine de l’Université de Duke de Durham et ses collègues.
Pour savoir si, comme dans l’athérosclérose, la prééclampsie est associée à une séroprévalence d’anticorps immunoglobuline g (IgG) dirigés contre C. pneumoniae, les auteurs ont comparé les taux d’immunoglobulines G, M et A dirigés contre C. pneumoniae et d’IgG dirigées contre C. trachomatis et C. psittaci de 37 femmes présentant une prééclampsie avec 37 femmes menant une grossesse sans complication.
La présence d’IgG anti-C. pneumoniae a été plus fréquente dans le groupe de femmes avec prééclampsie (25 sur 37) que dans le groupe témoin (15 sur 37). Ainsi, chez les femmes ayant une prééclampsie, le risque de séropositivité aux IgG anti-C. pneumoniae est multiplié par trois.
En revanche, les auteurs n’ont pas noté de différence entre les deux groupes étudiés quant à la séropositivité aux IgA et IgM anti-C. pneumoniae. De même, les deux groupes n’ont présenté aucune différence au niveau des anticorps anti-C. trachomatis et anti-C. psittaci.
« Les femmes présentant une prééclampsie ont une hausse de la séroprévalence d’IgG anti-C. pneumoniae, mais pas de C. trachomatis et de C. psittaci. Ces résultats suggèrent une association spécifique entre l’infection par C. pneumoniae et la prééclampsie », concluent les auteurs.
Pour expliquer cette association, les auteurs proposent deux hypothèses. En altérant la fonction vasculaire, la bactérie pourrait augmenter le risque de prééclampsie, ou bien, la bactérie pourrait favoriser la prééclampsie par le biais d’un dysfonctionnement endothélial.
Les auteurs restent cependant prudents en soulignant que d’autres études seront nécessaires pour confirmer ce lien.
Source :
(Obstetrics & Gynecology, vol 101, n°2, pp. 221-26)