²Une infection récente par Chlamydia pneumoniae est fortement associée à une spondylarthrite ankylosante active dans une cohorte chinoise.

Feng XG1, Xu XJ, YE S, Lin YY, Chen P, Zhang XJ, Lin GY, Lin XQ.

OBJECTIF :

Le but de la présente étude était d’étudier la présence d’anticorps anti-Chlamydia pneumoniae (Cp) chez les patients atteints de spondylarthrite ankylosante (AS) afin de déterminer s’il existe une association avec l’activité de la maladie de Spondyarthrite ankylosante.
MÉTHODES :

Soixante dix-neuf AS ambulatoires et 73 témoins normaux ont été inclus dans cette étude cas-témoins. Les immunoglobulines sériques anti-Cp (CpIg) ont été détectées par dosage immunoenzymatique (ELISA). Des anticorps contre le virus d’Epstein-Barr (EBV), le cytomégalovirus (CMV) et Chlamydia trachomatis (Ct) ont également été mesurés. Les données cliniques et expérimentales ont été recueillies et l’indice d’activité de la maladie de la spondylarthrite ankylosante du bain (BASDAI) a été déterminé. Les patients ayant une Chlamydia pneumonia IgM positive ou Cp IgA ont été considérés comme ayant eu une infection à Chlamydia pneumonia récente.

RÉSULTATS:

La Chlamydia pneumoniap IgG a été détectée chez la majorité des patients atteints de Spondyarthrite Ankylosante et a également été témoin (88,8% contre 91,8%, respectivement). La séroprévalence de Chlamydia pneumoniae IgA et Cp IgM était significativement plus élevée chez les patients atteints de Spondyarthrite Ankylosante que chez les témoins (51,9% vs 31,5%, p = 0,010 pour Cp IgA, 79,7% vs 20,5%, p <0,0001 pour Cp IgM). La séropositivité de Chlamydia pneumoniae IgM a été associée à l’élévation de l’indice d’activité de la maladie, y compris le taux de sédimentation érythrocytaire (ESR = p = 0,021), la protéine C réactive (CRP = p = 0,007) et le BASDAI (p = 0,009). Une Cp IgM positive persistante était associée à une maladie active, tandis que la séroréversion de la Chlamydia pneumoniae IgM était associée à une réduction de ces indices d’activité de la maladie. Il n’y avait pas de corrélation entre Chamydia Pneumoniae IgM ou Chlamydia Pneumoniae IgA et les infections respiratoires supérieures symptomatiques ou d’autres manifestations cliniques.

CONCLUSIONS:

Des infections à Chlamydia pneumoniae récentes se produisent fréquemment chez des patients atteints de Spondyarthrite Ankylosante et l’anticorps IgM Chlamydia pneumoniae est corrélé avec une maladie active. Ces résultats indiquent que les infections à Chlamydia pneumoniae peuvent être un facteur déclencheur de la Spondyarthrite Ankylosante active.

Diagnostic :

Souvent le dépistage est laborieux, et souvent tardif, il n’y a pas de signe extérieur au début. Aucun  signe d’inflammation classique comme la CRP élevé, ou la vitesse de sédimentation deuxième heure qui est parfois élevée mais rien d’alarmant, la ferritine peut être élevée dans certains cas. La radiographie ne montre pas grand chose du côté sacro illiaque, l’IRM non plus. Peut être du côté des disques mais on vous dira que c’est un tassement ou une dégénéressence et de la vitesse de sédimentation deuxième heure et encore pas toujours. Souvent certains découvrent leur pathologie au bout d’une dizaine d’année voir plus après avoir été catalogué de fibromyalgique ! Le HLA B27 est courant quand c’est le facteur génétique qui est impliqué, Lorsque c’est le facteur infectieux, il faut creuser la piste du chlamydia avec le HLB 35.

http://www.ammppu.org/abstract/biologie/marqueursbiologiquesenrhumatodrtouba.pdf

http://www.rhumatologie-bichat.com/marqueurs.htm

Source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21469941

Article relevé sur rhumato.net commenté par René-Marc Flipo (CHRU de Lille) :Chlamydiae as etiologic agents in chronic undifferentiated spondylarthritis. Carter JD et coll. Arthritis Rheum 2009;60:1311-16
Certains patients vérifient les critères de type ESSG sans que l’on reconnaisse véritablement le diagnostic de spondylarthrite ankylosante ou de rhumatisme psoriasique ; le diagnostic de spondylarthropathies indifférenciées peut ainsi être évoqué. On a suggéré que certaines spondylarthropathies indifférenciées pourraient correspondre à des formes frustres d’arthrites réactionnelles ; arthrites réactionnelles qui apparaissent le plus souvent secondaires à une infection à Chlamydia trachomatis voire pneumoniae.
Cette étude nord-américaine avait pour objectif d’évaluer le pourcentage de patients avec spondylarthropathies indifférenciées ayant potentiellement une infection à C. trachomatis ou pneumoniae. Les malades devaient vérifier les critères de l’ESSG pour retenir le diagnostic de spondylarthropathies indifférenciées (voire arthrites réactionnelles à Chlamydiae). Il s’agit de patients recrutés initialement dans le cadre d’un essai thérapeutique. Les auteurs ont réalisé une analyse du tissu synovial par PCR spécifique. Chez les patients, les auteurs ont complété par une PCR Chlamydia à partir des polynucléaires neutrophiles du sang circulant. L’étude est faite comparativement à des sujets ayant eu une arthroscopie (n = 167) pour pathologie arthrosique.
Les résultats portent sur 26 patients (25 biopsies aux genoux et 1 biopsie aux poignets), se plaignant de synovites actives au moment du prélèvement. L’âge moyen est de 48,4 ans et les symptômes évoluent en moyenne depuis 9,1 années. 16/26 ont fait l’objet de radiographies des sacro-iliaques. 14 fois/16 on retrouve une sacro-iliite asymétrique de grade II ou III. Trois étaient au moment du prélèvement traités par sulfasalazine, 2 par méthotrexate et 2 par hydroxychloroquine.
La PCR Chlamydia est retrouvée sur tissu synovial positive chez 16 des 26 patients (62%). Il s’agit en règle d’une positivité pour C. trachomatis (12 patients). A posteriori, 2 patients seulement avaient un tableau clinique compatible avec une arthrite réactionnelle à Chlamydia. Pour les sujets témoins, la PCR Chlamydia est retrouvée positive sur 20 prélèvements sur 167, soit 12% (p < 0,0001). Pour 19 de ces sujets, il s’agit d’une positivité pour C. trachomatis.
En ce qui concerne les polynucléaires, la PCR n’est positive que chez 4 des 26 patients (15 % / 2/4 ont une PCR également positive sur tissu synovial).Date de publication sur rhumato.net : 27-11-2009